Conférence Fernand Traver

Le 31 mai 2024, Lorry-lès-Metz « au fil du temps » a eu le plaisir d’accueillir Michaël Landolt, directeur du Centre européen du résistant déporté de Natzweiller-Struthof, qui a présenté en exclusivité une conférence sur l’histoire de son arrière-grand-père Fernand Traver.

Le public était venu nombreux à l’Espace Philippe-de-Vigneulles pour ce premier rendez-vous de l’année avec l’histoire. Parmi l’assemblée, Thierry Nicolas, président de l’association du fort de Metz-Queuleu, ainsi que des auditeurs issus de plusieurs communes du pays messin, de Montigny-lès-Metz et de Norroy-le-Veneur. La présentation extrêmement bien documentée et agrémentée de nombreux visuels, notamment de photos anciennes du village, fut un grand moment de partage et de découverte de l’épopée de ce citoyen natif de Lorry-lès-Metz en 1906.

D’abord enrôlé dans un régiment de la ligne Maginot dans le secteur de Coume, après la défaite de juin 1940 il devient passeur de réfractaires à l’occupation allemande, d’aviateurs alliés, de prisonniers évadés, et assure le ravitaillement de prisonniers de guerre français en Allemagne. En décembre 1942, Fernand Traver intègre la filière mosellane du réseau Marie-Odile, issue des Forces françaises combattantes, et devient agent recruteur. Trahi par de éléments infiltrés, il est arrêté le 10 mai 1944, interrogé par la Gestapo au fort de Queuleu, puis déporté respectivement au camp de Natzweiler, puis à Dachau, avant d’intégrer le camp de travail de Göditz. Échappant à plusieurs reprises à une fin certaine, il est contraint d’entamer une « marche de la mort » avant d’être pris en charge par les troupes russes au lendemain de la capitulation allemande le 9 mai 1945. En 1947, Fernand TRAVER est amené à témoigner au procès de Nuremberg contre des industriels allemands qui ont exploité la main-d’œuvre gratuite constituée par les déportés.

Appelé à des responsabilités politiques locales en qualité d’élu de Montigny-lès-Metz, il suit des dossiers importants comme ceux de la reconstruction, de l’édification de la salle Europa, de l’église Sainte-Jeanne-d’Arc. Il s’engage également au service de la mémoire de la Résistance et de la déportation dans le comité du musée et du mémorial du fort de Queuleu.

En remerciement pour nous avoir fait découvrir la vie de son arrière-grand-père, témoin et acteur malgré lui de l’histoire, Michaël Landolt, entouré de plusieurs membres de sa famille, s’est vu remettre un ouvrage, fruit d’un travail collectif de notre association, concernant un autre citoyen remarquable de Lorry-lès-Metz, Philippe de Vigneulles.

Photos Jean-Luc Baudinet, Gérard Kester et Roger Mariotte